Sammendrag
En Scandinavie, le milieu du XIXe siècle était l'ère du pan-scandinavisme, un ambitieux projet ayant pour but de renforcer les liens politiques et culturels entre les trois pays scandinaves. En gros, le projet s'est soldé par un échec, mais pour le secteur du livre scandinave, le mouvement a été d'une importance considérable. L'un des objectifs principaux du projet était que les Scandinaves lisent la littérature des pays voisins en langue originale. Dans une certaine mesure, cette pratique s'est implantée au cours du mouvement littéraire scandinave la « percée moderne » (ca. 1870-1890), avec des auteurs comme Ibsen, Brandes et Strindberg.
Dans cette étude, j'examine les moyens par lesquels les livres d'auteurs danois et norvégiens de la « percée moderne » ont atteint le marché suédois. Comment avait-on accès à ces livres, et qui les lisait? Comment la décision de traduire (ou de ne pas traduire)– affecte-t-elle la dissémination des livres? Et dans quelle mesure les barrières linguistiques ont-ils influencé le milieu de l'édition scandinave?
L'étude se base principalement sur les archives de trois institutions (une librairie, une bibliothèque paroissiale et un cabinet de lecture)– qui, mis ensemble, offrent un condensé rudimentaire mais diversifié du marché du livre suédois de l'époque. Ces institutions partagent toutes un point commun essentiel : les dossiers dans lesquels sont consignés les emprunts ou achats de leurs clients ont été préservés. Analysées comme un tout, ces archives donnent accès aux emprunts ou achats de dizaines de milliers de livres. Les dossiers contiennent les noms, titres et domicile des clients ainsi que les détails concernant leurs achats/prêts (auteur, titre, date, etc.), ce qui permet de reconstituer les habitudes de consommation du livre, et de voir qui lisait des livres en danois et norvégien à une échelle individuelle.
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