« L'Amant malheureux » de la religion : une lecture de Sérotonine »

Comme Soumission, Sérotonine est un roman-essai qui examine la possibilité pour l’Occident de renouveler son fondement métaphysique à travers l’expérience religieuse. Le bonheur suprême, inexplicable, de ce qu’on peut appeler un mysticisme de l’amour, sert de contrepoint au fade bonheur hormonal assuré par l’antidépresseur. À la surface, c’est une histoire d’amour et de dépression, qui met en parallèle le drame des campagnes françaises sous le signe de la mondialisation commerciale. Mais sous la surface, les personnages représentent des stades de la civilisation, le narrateur personnifiant l’Européen sécularisé de nos jours. La scène centrale est une tentative pervertie et avortée d’imiter un sacrifice rituel pour assurer le renouveau du couple, c’est-à-dire d’un monde perdu, celui de la France chrétienne.